Il se déplace, démarche lente et fluide, hanches dégingandées, le cou plongeant et allongé puis sans ralentir le pas, le redresse, portant la tête haute, les oreilles aux aguets, pour ensuite le ramener lentement à la position plongeante.
Les antérieurs accompagnent ce mouvement et une tension silencieuse vient ralentir sa démarche, l'amenant à la limite de l’immobilité, le regard tendu, affuté.
Des jeux d’ombre et de lumière, rendent sa robe indéfinissable tour à tour flamboyante et sombre.
Il n’y a plus rien en lui de familier, il est parti dans son monde. Un instant ailleurs, attentif aux sons inaudibles pour moi ou aux odeurs également hors de ma portée.
Je le regarde, étranger, chasseur ... Hiemsal de Garde-Epée.
« HIEMSAL ! »
La tête pivote, son regard étranger, à l'affut, se fixe sur moi, un temps d'hésitation puis une lumière vient l’adoucir, il perd de sa fixité. La tension du corps se relâche progressivement à commencer par le cou et les oreilles, la tête reprend de la hauteur.
Il m’a reconnue, il revient dans mon monde.
La courbe de son déplacement s’incurve vers moi, le pas devient léger et prend de la rapidité pour se transformer progressivement en un trot joyeux.
Hiemsal est redevenu l’azawakh de la maison, tout fou et bébé dans sa tête, prêt à jouer après ces Messieurs et à recevoir les caresses.